Trop peur que tu me répondes " Assume "
J’ai cauchemardé cette nuit ! Ton père était dans un train qui partait sans moi. Je n’avais plus de téléphone, de sac à main, valises, tout était avec lui et ce train partait non pas vers Paris ou j’aurais pu le récupérer mais, vers la Corse.
Consciente qu’il est incapable de se servir de mon téléphone ou de la carte bleu, j’étais en panique. Je me suis réveillée vers quatre heure du matin en pleur comme si j’avais lâché la main d’un enfant de trois ans.
Ce cauchemar est tout simplement le reflet de ma vie.
Il est agressif. Tout changement dans nos habitudes le panique. Dès que je dois être absente à l’heure d’un repas, il refuse de s’alimenter.
Il s’accroche verbalement (en ânonnant) avec les artisans qui se présente pour les devis, le facteur, les commerçants. Je suis sans arrêt sur le qui-vive, prête à faire tampon et des excuses avant que tout cela dégénère, il n’est pas marqué sur son front « attention séquelles AVC ».
Il ne sait pas répondre au téléphone, ne sais pas déclencher l’interphone pour faire monter les personnes qui attendent en bas de l’immeuble, si une alarme se déclenche dans l’appartement il ne sait pas la repérer et la neutraliser. Ma présence lui est indispensable au quotidien.
Ce matin, je me suis réveillée à 4 heures, le cœur retourné. J’ai besoin de calme, pas de stress, je suis fatiguée par mes chimiothérapies.
J’ai besoin d’aide. Pas d’aide-ménagère non ! une aide pour gérer ton père et ses séquelles neurologiques. J’ai besoin que l’on me guide. Existe-t-il des aides adaptées à de telles situations ?
Je suis fatiguée ! qui peut m’aider efficacement ? Dois-je me mettre en contact avec les services sociaux ?
Ce message est dans mon journal intime. Tu ne recevras pas. Trop peur que tu me répondes « Assume ».